French

Alberto Marvelli, ingénieur, ouvrier de charité

Alberto Marvelli (1918-1946 ) est un personnage exemplaire de catholique héroïque. Malgré sa brève existence (la maturité spirituelle n’est pas l’issue d’une longue vie ), Alberto a représenté une incarnation de la figure du bon samaritain indiqué par notre Seigneur Jésus Christ comme modèle à imiter. Jeune garçon, il vécut avec un engagement extraordinaire sa foi, en l’alimentant avec une intense vie de prière et en la manifestant dans ses devoirs quotidiens d’étude et de travail dans l’Église et la société, une profonde charité vis à vis des pauvres et des souffrants et anticipant prophétiquement le rôle et la vocation du laïque chrétien proposé plus tard par le Concile Vatican II.Jean Paul II affirme: “Il a montré que même si les époques et les situations changent, les laïques chrétiens savent se consacrer sans réserve à la construction du Règne de Dieu, dans la famille, le travail, la culture, la politique, portant l’évangile au cœur de la société “. Pour les chrétiens du troisième millénaire l’Eglise se propose comme modèle de sainteté dans la vie quotidienne.

La famille

Les parents de Alberto, Marie Mayr et Alfredo Marvelli, furent des chrétiens cohérents et exemplaires. Sa mère fut une femme sage, très charitable et illuminée. Quand elle resta veuve, malgré les restrictions économiques, elle éleva ses six enfants – dont le dernier de quelques mois seulement – dans une maison toujours ouverte aux pauvres. Elle enseigna à ses enfants à savoir se priver du nécessaire pour donner aux besogneux. Dès son adolescence Alberto, suivant l’exemple de sa mère, montra une âme très généreuse. Après la mort prématurée de son père, Alberto quoique jeune garçon, devint chef de famille. Très tôt il montra sa sagesse à travers son ardente prière et sa charité infinie. Il se voua à Marie Immaculée et fut un membre très actif de l’association Action Catholique.

Le journal

Sa formation humaine, apostolique et spirituelle est surtout salésienne. Avec ” son esprit toujours élevé vers Dieu ” Alberto, après une terrible épreuve spirituelle, devint un vrai témoignage de la transcendance. Son journal, qu’il commença à l’âge de 15 ans, est ” l’histoire d’une âme, l’histoire de sa spiritualité intérieure “. Au lycée, il étudia avec profit et s’engagea dans la société de St Vincent qui devint son grand maître de charité. Alberto réalisait ce que St Vincent de Paul disait : “….on doit aimer le prochain avec la sueur du front et la fatigue des bras …..” et encore “….c’est seulement pour ton amour que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes….” et encore “….avant d’enseigner aux pauvres à sauver leur âme on doit les mettre dans les conditions de s’apercevoir qu’ils ont une âme…”. Mais pour Alberto le service aux pauvres alla bien au-delà de l’action à l’intérieur de l’Association de St Vincent. A partir de sa jeunesse il vécut sous le signe de la pureté qu’il demandait de tout son cœur à Jésus et il paraissait comme un autre St Louis. Il affirmait que ” pour être avec Jésus-Christ on doit être avec le Pape et l’ Église”.

L’Action Catholique

L’Action Catholique fut le principal lieu où Alberto s’entraîna à la générosité, à l’engagement, à la sainteté. Il écrivit dans son journal : “Nous devons nous sacrifier, nous devons opérer avec toute notre puissance, pour faire connaître et aimer Jésus Christ : c’est notre devoir impérieux “. Il vivait en communion avec Dieu, et savait harmoniser l’amour de Dieu avec l’amour du prochain. Il entreprit les études universitaires avec engagement : ” J’accomplirai mon devoir pour glorifier le Seigneur avec ma conduite auprès de mes collègues universitaires “. Il aspirait avant tout à la sainteté et l’alimentait avec la lecture et la méditation de la vie des saints et en particulier il se proposa d’imiter Pier Giorgio Frassati. Son amour pour Jésus présent dans l’Eucharistie était très fervent et la communion représentait pour lui une sorte d’extase, qui lui permettait de rester longtemps uni avec son Seigneur. Ses deux amours étaient uniquement Jésus et Marie, et il s’adressait à eux avec un transport filial: ” Jésus, Marie, aidez-moi et secourez-moi ”

La seconde guerre mondiale

L’année 1939 signa le début des opérations militaires de la seconde guerre mondiale. Avec profonde amertume Alberto définit ainsi cette guerre: ” un moment catastrophique de la vie sociale “. Et ensuite: ” nous sommes en guerre depuis huit mois……tant de vies sacrifiées, tant de jeunes personnes versent leur sang, tant de douleurs!”. Avec une intuition presque prophétique, il dit: “Il faut établir le droit national et international sur des bases chrétiennes. L’évangile et les Encycliques Pontificales devaient être la règle de vie non seulement pour chaque personne, mais pour les peuples, les nations, les gouvernements, le monde. La cause unique et profonde de la guerre ” est notre amour aride envers Dieu et envers les hommes. C’est l’esprit de charité qui manque dans le monde et, pour cela, nous nous haïssons comme des ennemis féroces au lieu de nous aimer comme des frères, parce que tous les hommes ont été rédimés par Christ! “. Et alors Alberto s’adressa à Jésus : ” Jésus, protège l’Italie, préserve-la d’une ruine totale, et fais de sorte que la paix et la justice descendent sur tous les peuples, que la guerre disparaisse pour toujours”. Ces mots sont un signe de grande sagesse chrétienne et de courageuse liberté de jugement. Alberto fut appelé aux armes, mais ses armes furent l’amitié et la disponibilité envers tout le monde. Pendant que les horribles vicissitudes de la guerre continuaient, Alberto était très préoccupé pour ceux qu’il considérait des frères, surtout les pauvres et les besogneux. Alberto commença une très intense activité qui l’occupait jour et nuit : il incitait les jeunes gens de la G.I.A.C. à participer vivement aux souffrances des hommes et à être des témoins sincères dans ces moments terribles pour la ville..…

Sous les bombardements

En 1943 commencèrent les bombardements anglais. Il y eut dix mois de déchirante agonie, de misère, de faim, de séquestrations, de pillages, de vexations, de vengeances. La ville de Rimini fut presque totalement rasée au sol. Les personnes furent obligées à s’en fuir. Le cœur de Alberto battait à l’unisson pour les citoyens de Rimini, obligés à quitter la ville sans rien prendre avec eux. Il commença un travail très intense d’assistance morale et matérielle pour les réfugiés et il pérégrinait à bicyclette pour porter son aide à tout le monde. Après chaque bombardement, Alberto était le premier à secourir les blessés, était toujours là où il y avait un danger; dans la ville il traversait les débris fumants et se prodiguait pour aider les blessés, pour encourager les survivants, pour assister chrétiennement les mourants, et pour soustraire des décombres ceux qui étaient restés bloqués ou ensevelis vifs “…..Après un bombardement, Alberto vit à terre le tabernacle qui contenait le Saint Sacrement, et il le sauva. Le danger régnait partout mais son amour pour l’eucharistie ne rencontra aucun obstacle !

Au service des réfugiés

Sa sœur Gede, qui à cette époque-là avait 13 ans, raconte :” Pendant l’occupation allemande il faisait la ” navette” entre Vergiano et Rimini pour aider les blessés et les réfugiés. Le soir il retournait chez lui et trouvait toujours des personnes qui l’attendaient pour recevoir son aide, mais je ne l’ai jamais entendu protester. Toutes ces activités ne lui faisaient pas négliger ses engagements spirituels et il ne se couchait jamais avant de prononcer à genoux le Rosaire, et n’oubliait jamais la sainte Communion “. Il donnait son argent pour secourir les autres. Infatigable, il allait d’un endroit à l’autre à bicyclette et exclamait : …”le Seigneur nous aide, nous devons avoir confiance seulement en Lui et en l’intercession de Sa Sainte Mère….”. Madame Cappelli raconte : “Il distribuait aux pauvres tout ce qu’il avait”. Alberto allait rendre visite aux paysans et aux marchands qui avaient sauvé leurs marchandises et il achetait toute sorte de nourriture qu’il payait avec son argent; puis, la bicyclette chargée de paniers, il allait là où il était sûr de trouver des personnes qui vivaient misérablement à cause de la faim, des maladies et qui manquaient de tout.

L’aide aux pauvres

Il n’attendait pas les gens chez lui mais c’était lui-même qui allait découvrir ceux qui étaient besogneux dans les refuges, les abris, les masures solitaires dans les champs. Une réfugiée rappelle, encore fort émue:”…..nous étions désespérés et harassés, personne ne nous prêtait secours, sauf Alberto Marvelli. Un jour, dans la chambre désolée où nous logions, il se présenta, souriant et chargé de provisions: farine, huile, et tant d’autres produits précieux pour nous qui n’avions rien. Il resta parler avec nous et son attitude était très aimable. ” Une autre femme rappelle : “Pendant la guerre un soir il arriva là où nous étions réfugiés et je l’invitai à passer la nuit chez nous. Il accepta et dormit dans l’unique chambre que nous avions. Avant de se coucher sur le matelas que nous avions étendu par terre pour lui, il s’agenouilla et se plongea dans la prière -” Sa sœur dit : ” il voulut que notre mère donne tout à ceux qui en avaient bien plus besoin, de sorte qu’on offrit les matelas, les couvertures et bien d’autres choses. La misère de ceux qu’il voyait autour de lui était si grande qu’il ne pouvait pas se considérer possesseur de quelque chose. Il donna sa bicyclette et celles utilisées pour la propagande à des ouvriers pour se rendre au travail. Il donna les matelas et toutes les affaires de la maison du clergé, après avoir reçu l’autorisation du directeur. Il donna ses souliers, ses habits, sa couverture en laine. Sa générosité n’avait pas de limites, parce que les nécessités étaient démesurées… Une fois sa mère le vit retourner chez lui avec une paire de vieux sabots… Il donnait tout, mais il ne faisait jamais manquer le nécessaire ni à sa mère ni à ses frères. Lorsqu’il retournait de Rimini il passait chez les réfugiés pour leur donner les dernières nouvelles de leurs maisons; mais il ne portait pas seulement de nouvelles, il prononçait toujours des paroles rassurantes et pleines d’espoir.

Jésus est en moi

Personne ne pouvait résister au charme de ses paroles pleines de foi fervente. Il vivait ” l’exacte vision de la vie qui nous est donnée par cette réalité :”Jésus est en moi”. Sa vie intérieure était une incessante ” union avec Dieu ” une ” vie de grâce “. Le journal de Alberto est justement défini par Fausto Lanfranchi, son biographe, “une méditation en état de prière “. Mère Thérèse de Calcutta dit “ tu entres ici (à l’église) pour adorer Dieu, tu sors d’ici pour aimer le prochain “. Alberto savait très bien que la foi est un service qu’on doit offrir gratuitement au prochain. “ Celui qui n’aime pas, ment en se professant chrétien. Il est inutile de recevoir le Saint Sacrement et de fréquenter l’église. Une prière sans charité est inutile et devient tout simplement une formule et un sacrilège. ”. Alberto ne donnait pas seulement le superflu, mais aussi ce qui pour lui était nécessaire. Pendant la guerre le Jeune ingénieur Marvelli fut toujours engagé et s’exposa au danger pour aider ses frères malheureux. Pour lui tous les pauvres qui vivaient dans des conditions désespérées étaient une “nécessité”, et risquer sa vie pour eux était un “devoir”. Une sorte de légende naquit à propos de l’invulnérabilité de Alberto, qui était toujours au milieu des dangers sans jamais se blesser. Il transportait avec des brouettes les meubles des gens réfugiés, en particulier ceux qui étaient pauvres et vieux.

Donner avec joie

Sa générosité était unie à une telle affection spontanée et fraternelle qui faisait accepter l’aide avec joie. Sœur Diamante Cortesi rappelle que quand elles étaient réfugiées Alberto allait souvent leur rendre visite, la bicyclette chargée de nourriture et de vêtements. Sœur Elena Giovagnoli raconte :” …. je vis arriver A.Marvelli vêtu pauvrement, avec des sabots aux pieds, un charretin délabré traîné par un petit âne. Il mettait en danger sa vie pour les pauvres….”. Elsa Maggiori s’était rendu à Rimini pour voir sa maison, désormais réduite en un amas de ruines, dans la dure réalité de ces jours tragiques. Alberto réussissait à mettre en pratique le grand enseignement de St Paul aux citoyens de Corinthe. Son ami Giorgio Torri rappelle: “Ce qui le rendait réellement heureux c’était de conduire les âmes à Jésus. “Pendant l’occupation allemande Alberto entra au service de l’Organisation Todt, mais uniquement pour tenter d’empêcher la déportation de tant de jeunes hommes et pour sauver un grand nombre de vies. La Todt l’engagea avec un spécial laissez-passer, très précieux pour ses dangereuses entreprises de charité. Pendant des semaines il cacha chez lui deux réfractaires à la conscription fasciste en risquant d’être fusillé. Pour lui l’amitié n’était pas un sentiment humain, mais une vertu théologale fondée sur la charité évangélique, parce qu’elle était la prière de son cœur: ” Jésus, donne-moi un peu de Ton amour infini pour le donner aux hommes, afin de mieux soulager leurs misères. Donne-moi un peu de Ton sens surnaturel d’apostolat”.

Constructeur des villes

La reconstruction de Rimini fut longue et très difficile pour les énormes désastres causés par la guerre et pour les milliers de victimes. Dans tout le territoire italien Cassino seulement eut une sorte pareille. Il fut indispensable d’établir une commission pour reconstruire la ville. La présidence fut confiée à l’adjoint ingénieur Alberto Marvelli, de même que la commission communale des logis. Dans un petit carnet Alberto reporte: ” Servir c’est mieux qu’être servi: Jésus sert “. L’ingénieur Marvelli accomplit ses travaux avec rapidité et détermination, clarté et transparence. On lui confia la gestion d’importantes sommes d’argent à partager parmi ceux qui avaient reçu des dommages matériels. Il faisait tout cela avec un profond sens de justice et d’équité. Le temps qu’il passait dans son bureau ne lui suffisait plus. Au devoir professionnel il unit l’engagement d’une charité qui pour lui ne connaissait pas de limites en suivant de cette façon l’exemple de St Paul. Son frère raconte:” … lorsqu’il retournait chez lui il ne pouvait pas manger en paix à cause du va-et-vient ininterrompu, soit des pauvres (qui entraient avec la complicité de sa mère), soit des clients qui pour être sûrs de le trouver arrivaient à l’heure du repas ”. Cependant il ne se limitait pas à recevoir ses frères quand il était dans son bureau ou chez-lui, mais il allait lui-même chercher ceux qui étaient besogneux. Elena Balestra rappelle: “..De retour de Trieste, tout avait été détruit et nous fûmes obligés à dormir pendant 18 nuits sur les bancs de la gare. Mon fils était tombé malade : ce fut Marvelli qui nous trouva un logement…”. Après la guerre les jours étaient difficiles: la revanche des vaincus, la passion politique, la vengeance pour les injustices reçues étaient une menace pour la reprise de la vie civile et démocratique. Cette fois aussi ce fut Marvelli qui soutint sans réserve les droits des faibles, des opprimés, des persécutés. Pendant l’année 1945 Alberto recommença à enseigner et prit une attitude absolument nouvelle, en établissant avec les élèves et les collègues un rapport qui n’était pas celui d’un professeur mais plutôt d’ un frère.

Toujours en action

Sa journée devint frénétique pour le rythme du travail et pour sa vie spirituelle. Il recommença une infatigable activité dans l’Action Catholique. Il commentait aux jeunes la ” Rerum Novarum ” de Léon XIII et leur enseignait les principes de la Doctrine Sociale Chrétienne qu’il connaissait très bien. Avec la même passion il s’engagea dans l’ACLI (Association Catholique des Travailleurs Italiens). Il trouva un endroit où pouvoir donner à manger aux travailleurs et aux pauvres de la ville, et, le cas échéant, distribuait les vieux vêtements aux plus besogneux. Il fit ouvrir dans le siège de l’association ACLI un bureau pour la recherche des dispersés et pour accélérer le retour des prisonniers de guerre. Tandis que chez les ouvriers on répandait les doctrines de K.Marx, l’ingénieur Marvelli se présentait aux entrées des chantiers pour parler du Christ.

Amour et pardon

L’amour qu’Alberto donnait à ses prochains atteignait l’héroïsme du pardon chrétien. Une fois il fut battu jusqu’au sang par des hommes devenus méchants à cause de la misère dans laquelle ils vivaient. Lorsqu’il apprit les horreurs des fours crématoires, des champs nazis d’extermination, les massacres des juifs, Alberto pleura et pria beaucoup. Alberto affirmait qu’on nous enseigne que la créature et toutes les choses qu’elle peut ” utiliser ” ont été crées et données à nous par l’amour gratuit de Jésus Dieu. Il envoya les carreaux de ses fenêtres à un prêtre qui était au lit malade, dans une pauvre chambre très froide sans carreaux. Il trouvait même le temps pour accomplir les services les plus humbles. Aaldo Savelli raconte: ” Pendant l’hiver très froid de l’année 1945/46 Alberto allait tous les deux soirs prendre le lait à Vergiano pour ma famille et comme remerciement il ne demandait que ” les prières “….le son de sa voix, je l’ai toujours dans mon cœur “. Une autre sœur rappelle “….il nous défendait aussi des voleurs et des malintentionnés…..”-. En partant de son très grand amour pour Jésus, il faisait de toute sa vie un acte d’amour pour ses frères.

La charité politique

Alberto fut un vrai chrétien aussi dans l’engagement politique qui devint pour lui “charité”. Déjà Pie XI avait dit: ” Le champ politique c’est le champ d’une charité plus vaste, la charité politique “. Vincenzo Cananzi, un jeune homme dont la vivacité n’était toujours pas positive, raconte: “Il y avait chez lui une sagesse qui n’était pas le fruit de l’âge, qui dérivait d’un ordre intérieur, d’une très profonde foi qu’il vivait au jour le jour, d’une conscience chrétienne, qui se manifestait à travers les actions de sa vie. La vie d’Alberto, comme celle de Jésus sur le Gethsémani, fut une incessante réalisation, sans aucune réserve, de la volonté de Jésus. Quand, en 1946, il fut accepté dans la Société Ouvrière, son activité dans ce champ aussi fut la réalisation pratique du “symbole des ouvriers”, qu’il appliquait chaque jour. Alberto suppliait le Seigneur afin que sa prière quotidienne ” non mea voluntas sed Tua fiat ” ne se réduise pas à une formule aride et vaine. La douleur des autres brisait son cœur et il demandait soudainement et sincèrement à Jésus de souffrir pour eux pour transformer la douleur en ” une source de joie surnaturelle “. Pascal affirmait: ” Jésus est en agonie jusqu’à la fin du temps”, Alberto a vécu cette vérité à travers les tragiques événements de sa vie.

Président des licenciés catholiques

Lorsque son évêque lui proposa d’être le président des licenciés catholiques, Alberto accepta la tâche sans perplexité, car pour lui c’était une “mission”. Aux réunions que l’ingénieur Marvelli présidait, participaient des avocats, des professeurs, des médecins, des magistrats….. . Il fonda aussi l’université populaire, adressant à cette activité tous les catholiques illustres. Ce qu’il y avait de surprenant en lui, c’était sa délicatesse qui ne permettait jamais que les plus malheureux fussent laissés seuls et sans secours. Les données techniques qu’il devait recueillir, les projets qu’il devait faire, étaient si nombreux qu’il était obligé à travailler même la nuit. Il travaillait tellement qu’on doit se demander d’où ce chrétien exemplaire tirait sa force pour ne pas succomber physiquement et psychologiquement. Quand il apprit qu’il fallait se consacrer à la vie politique active, Marvelli n’y pensa pas longtemps avant de l’accepter, parce que la politique aussi était pour lui une “mission”.

En effet il dévoua toute sa vie à la volonté du Père avec Jésus, particulièrement dans l’agonie effroyable de Jésus sur le Gethsémani et devant Son visage terriblement défiguré par les tourments surhumains de Sa passion et de Sa crucifixion. On peut comprendre pourquoi il a tant aimé Ste Gemma Galgani , dévote à Jésus crucifié. La guerre avait laissé sur les rues beaucoup d’épaves humaines: misérables, pauvres, débandés, gens sans toit ; il organisait pour eux la Ste Messe, préparait des repas pour les pauvres, et afin de pouvoir aider tout le monde, il commença à demander l’ aumône. Il savait enseigner aux pauvres à prier: les pauvres étaient considérés ses frères les plus chères : ils lui enseignaient ” la souffrance” et lui permettaient ” de manifester le vrai amour. En 1939 Alberto fit la connaissance d’une jeune fille qui s’appelait Marilena, pour laquelle il éprouva un tendre sentiment ; il pensa de se marier avec elle, mais de longues réflexions et ses prières lui firent comprendre qu’il l’aimait d’un amour fraternel. Alberto qui offrit sa jaquette et ses souliers, poussé par le grand amour vis à vis des besogneux, est digne d’admiration.

Un exemple pour les jeunes

Quel grand enseignement de chrétienne sagesse le jeune ingénieur A.Marvelli donne aux foules de jeunes gens excités, hurlant dans les stades les discothèques, les concerts. La vie d’Alberto est une admonition pour tous les cadavres de tout âge, ( ces sont les mots utilisés par le Pape Pie XII ), qui rendent leur vie frivole et vaine, plongés et aveuglés dans le bien-être matériel; qui s’agitent sans cesse sur la scène du monde pour gagner des biens qui ne sont que des apparences éphémères!.

C’est le mal damné de l’âme parce qu’il peut renverser et duper la pensée de l’homme jusqu’à le conduire à vivre totalement embrouillé dans la “tromperie“ de l’ “ avoir ”, totalement détourné de la “vérité“ de l’ “être“. On peut dire que la vie d’Alberto, caractérisée par une profonde générosité et altruisme, est une manifestation d’un amour infini. A.Marvelli mourut dans un accident de route à l’âge de 28 ans. Ses funérailles furent un vrai triomphe, tous les citoyens de la ville de Rimini y participèrent. Les adversaires écrivirent: ” Les communistes de Bellariva rendent hommage et saluent le fils, le frère qui a répandu tant de bien sur cette terre “.

Dans les ténèbres orageuses dans lesquelles nous vivons Alberto Marvelli est une lumière pour les générations futures.

Bibliographie

Si vous souhaitez d’ultérieures informations concernant la vie de Alberto Marvelli, veuillez écrire à :

Centro Documentazione Alberto Marvelli

Via Cairoli 69 – 47900 Rimini ( Italia)

Tel. e fax 0541. 787183

e-mail: infocentromarvelli@gmail.com